“Chassées de Saint-Domingue par la révolte des esclaves, les trois Demoiselles arrivèrent chez nous, en Poitou, au seuil de l’hiver 1804, en pleine épidémie. Elles n’étaient pas de notre monde, avec leurs domestiques noirs et le mystère qui les entourait. Mais elles étaient si belles, leur maison, que battit le coeur du village.
“Un temps, nous partageâmes tout, les fêtes et les misères, les matins clairs ou l’on voudrait du bonheur pour tous, la lente paix des soirs d’été. Nous leur donnions notre terre et nos gestes, elles nous soignaient et apprenaient à lire à nos enfants. On peut dire qu’elles nous rendirent mailleurs, tous autant que nous étions. Et puis… et puis la vie s’en est mêlée, et la vie est souvent mauvaise.
“Elles s’appelaient Marie-Aimée, Amélie et Phoebé. Cent cinquante ans plus tard, la grande maison tombe en ruines, mais leurs souvenirs palpite encore chez nous.”
Ce roman tendre que traversent des loups gris, des jeteux de sorts et les sergents recrutent des armées de l’Empereur, tisse les fils d’un récit passionné à la trame de l’histoire vraie. Car les aventures, pour finir tragiques, des Demoiselles de Beaumoreau, se mêlent à l’existence des humbles. Le parler, les travaux et les jours d’un village sous l’Empire, composent la chronique ancienne d’une terre ou l’auteur est né.
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