Le cinquième volume de la saga des Siorac couvre, de 1588 à 1594, les avants-derniers soubresauts de l’atroce guerre de religion qui, depuis un demi-siècle, déchire les Français: la “Sainte guerre”, soutenue par l’ambition des Princes lorrains et l’or de l’Espagne, veut l’éradication par le fer et le feu des protestants. Au rebours, le très catholique Henri III, puis son successeur huguenot, Henri IV, s’emploie à faire coexister pacifiquement les deux Eglises.
Mais, à son avènement, Henri IV, époux sans femme et général sans argent, est aussi un roi sans couronne. Son royaume est à reconquérir sur la Ligue. Sa capitale même est aux mains des Seize et des prêtres qui les fanatisent.
Pierre de Siorac est d’abord soldat dans les armées royales – métier qui, au XVIème siècle, “enrichit son homme quand il ne le tue pas”, puis, sur les instances du roi, retourne à ses périlleuses missions secrètes dans le Paris occupé par la Ligue.
Dans cette chronique ou se mêlent en une seule ardente coulée la petite histoire du héros – roche en aventures et amours – et la grande Histoire du royaume, foisonnent de scènes saisissantes: les retrouvailles à Plessis-les-Tours, d’Henri III et du futur Henri IV; l’assassinat à St-Cloud d’Henri III; la victoire d’Ivry sur la Ligue; les horreurs du siège de Paris; la conversion, si controversée, du roi à la religion catholique; son entrée triomphale dans sa capitale.
Au long de ses pages colorées, ou les dialogues et l’action abondent, le détail, le quotidien et le vécu, recréés par l’imagination romanesque, viennent jeter sur l’Histoire événementielle un éclairage nouveau. Pierre de Siorac peint au vif les seigneurs féroces, vénaux ou vertueux, les “piaffants capitaines”, les grandes dames rêvant matrimonie royale, les gens de robe prudents, les prédicateurs déchaînés, mais aussi la piétaile: bonnetières, drapiers, menuisiers, ouvriers mécaniques, lansquenets cannibales, pages turbulents, “femmes d’amour” et laquais: petit peuple ignorant et tyrannisé, prêt à périr pour sa voir dans les rues fangueuses de Paris, mais dont le retournement en faveur d’Henri IV après sa conversion décidera – momentanément – de la paix.
Soyez le premier à laisser un avis “La violente amour”