Sous le règne de Louis XIV, en 1665, dans la ville d’Alençon… Une petite fille de cinq ans à peine est conduite, un noir matin d’hiver, vers dix années de claustration: elle entre en apprentissage de dentelle. Sa main tremble. Elle craint de casse son fil ou de prendre son aiguille. Elle est seule face à milles terreurs; alors, elle crée son monde à elle, entrelaçant ses rêves et ses fils. Ses mains vont, vont, vont, son esprit et son cœur aussi… Viendront, enfin, les jours de récompense. Le plus beau visage, le regard le plus émouvant, les doigts les plus habiles à faire “la plus belle dentelle du monde”.
Deux hommes, parmi les plus beaux et les plus valeureux, voudrons être aimés de Gilonne. Mais nous sommes dans un temps d’effroyable intolérance religieuse. Alençon, vaste atelier de “point de France”, est aussi l’un des bastions normands du protestantisme, et la répression royale s’abat su la communauté huguenote. La capacité de souffrance des uns n’a d’égale que la cruauté des autres. Dans cette tourmenta, les dentelles se teintent de sang, et les passions s’exaspèrent.
Si, d’aventure, il vous arrive de suivre ces rues d’Alençon qui portent toujours les mêmes noms qu’au XVIIème siècle – rue Saint-Blaise, rue du château, rue Aux Sieurs – peut-être y verrez-vous trottiner devant vous une petite fille de cinq ans qui a peur ou s’avancer une merveilleuse jeune femme à qui tout semble avoir réussi. Et vous serez touché au coeur, car vous l’aurez reconnue: ce sera Gilonne, le petite et la grande dentellière d’Alençon.
Janine Montupet a vécu dix ans près d’Alençon. Pour écrire ce livre qui est, tout à la fois, l’histoire d’une femme d’exception, un tableau exact de la vie à Alençon au XVIIème siècle et une célébration de l’art de la dentelle, elle a puisé dans les archives de la ville. Précédemment, Janine Montupet a publié plusieurs romans: La Fontaine rouge, Sanadora devant la ville, La Traversée de Fiora Valencourt, La Reinerie, La Rose amère, Comme une soie byzantine.
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