Fortune de France est une chronique qui se situe dans la deuxième moité sur XVIème sicèle, puisqu’elle débute avant la mort de François Ier (1547) et finit un an après l’entrevue du Bayonne (1565). La France de ce temps était politiquement coupée en deux par la question religieuse. Bien que tous fussent chrétiens, les Française ne s’aimaient pas. A l’occasion, ils s’entre-tuaient. Dans le pays dévasté, la misère était grande. Le nombre des laboureurs “désoccupés” allait croissant. Les provinces du Midi se dressaient contre la capitale. La pollution s’appelait la peste. La route ruinait par les péages et tuait par les brigands. Les privilèges triomphaient partout de la justice. Les jeunes hésitaient à vivre dans un monde haineux et convulsif.
Un de ces jeunes, Pierre de Siorac, le personnage qui dit “je” dans Fortune de France, naît en 1551, dans le Périgord méridional, d’un père huguenot. Sa maison s’élevait non loin de Sarlat, à la croisée de deux villages qui, au XVIème siècle, s’orthographiaient Taniès et Marcuays.
Autour de Pierre de Siorac s’organise un récit concentrique, dont le premier cercle est une famille, le second, une province, le troisième un royaume, mais sans que les princes reçoivent ici plus d’attention qu’il n’est nécessaire pour comprendre l’heur ou le malheur de ceux qui, en leur lointaine sénéchaussée, dépendaient de leurs décisions.
“Évoquer sans passéisme le passé, dit Robert Merle, est pour moi une démarche de même nature qu’anticiper l’avenir: retrouver le présent en s’en évadant (double plaisir), exciter mon imagination par le dépaysement, user voluptueusement d’un langage nouveau, proposer enfin à ceux qui en ont cure quelques leçons oubliées”.
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